Commentaires au Draft Zero « L’avenir que nous voulons »

Le draft zero, élaboré sur la base des contributions des Etats et des organisations de la société civile, a été publié le 10 janvier sous l’intitulé «The futur we want ». Ce bref document se révèle extrêmement faible dans ses orientations, et il ne propose aucune vision d’un futur possible. Le ton est celui d’un engagement « mou », alimenté par des constats parcellaires et des recommandations sans ambition…

Si cet avant-projet a le mérite de rappeler les principes de Rio-92, et il faudrait d’ailleurs tous les réaffirmer, il contourne néanmoins allègrement les difficultés auxquelles le monde doit faire face, en ne prenant aucunement compte des grands bouleversements que ce monde a connu au cours des 20 derniers années et en ignorant les difficultés rencontrées dans le cadre des négociations multilatérales.

En réaction, le Collectif RIO+20 présente des propositions concrètes sur : une feuille de route pour la relance du multilatéralisme, une quadruple régulation économique, financière, sociale, environnementale et juridique, les limites à la concurrence y compris dans le domaine agricole, le renforcement de la démocratie à travers l’intervention citoyenne, la gouvernance internationale du développement durable…

La déclaration de Rio+20 ne doit pas assoir une fuite en avant à l’échelle de l’humanité mais au contraire préparer l’entrée dans un changement de civilisation.

I- PREAMBLE/STAGE SETTING

Il faut hisser l’intérêt général au niveau de l’humanité toute entière et promouvoir la reconnaissance de la diversité des sociétés. La métamorphose de notre civilisation  nécessitera de dépasser les représentations antérieures et devra être corrélée à un approfondissement de la démocratie pour accompagner et ancrer durablement les changements économiques et technologiques dans les mentalités et les modes de vie. Verdir et étendre à l’ensemble des ressources une simple politique commerciale en ignorant la profondeur des inégalités, les crises financières, sanitaires, sociales et écologiques, la complexité des écosystèmes et les interdépendances, n’apporteraient qu’une solution partielle et, à terme, inefficace. L’économie verte ne peut dès lors se substituer au développement durable. En outre, il ne s’agit pas de se focaliser sur des promesses technologiques mais de viser des innovations dans nos modes d’organisation. Ce renouveau de la place du processus démocratique dans la politique doit s’opérer à quatre niveaux : celui du citoyen, celui de la démocratie de proximité, au plan national et au plan supranational.

Il s’agit aussi de permettre l’émergence de nouveaux engagements fondés notamment sur la responsabilité des Etats, sur les enseignements passés et sur la participation active de la société civile (de la codécision à la co-mise en oeuvre). Cela sera la condition sine qua non à la mise en oeuvre concertée, de la part de tous les Etats, d’actions permettant de lutter contre les grands défis auxquels l’Humanité est confrontée : l’éradication de la faim dans le monde, la lutte contre le changement climatique, la réalisation des objectifs du millénaire et au-delà. Et ainsi de s’engager dans une voie de développement équitable et respectueux des limites de la planète. La condition est d’opérer un profond changement de paradigme et une remise en cause du modèle de surconsommation et d’accaparement des ressources par une minorité, afin de se diriger vers des sociétés de partage, fondées sur des principes de connaissance, de sobriété et de distribution équitable.

Voir le document complet (Pdf).

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